Perfectionnisme, un frein à la réussite.

Voici ce que nous dit Wikipédia du perfectionnisme: le perfectionnisme, en psychologie, consiste à se comporter comme si la perfection pouvait et devait être atteinte. Sous sa forme extrême, pathologique, le perfectionniste considère toute imperfection comme inacceptable.

Eric Berne, psychiatre américain né en 1910 et fondateur de l’Analyse Transactionnelle, nous dévoile un message contraignant qui peut aussi bien nous aider que nous freiner : le « sois parfait ». Un message contraignant, c’est un message verbal reçu de nos parents et qui visait à nous aider à nous comporter en société. Enfant, nous l’avons interprété et fait nôtre.

Le « sois parfait » n’a pas été formulé tel quel bien entendu. Aucun parent ne demande à son enfant d’être parfait. Mais des phrases telles que : « 16 sur 20 ? Tu aurais pu faire mieux »… « C’est pas mal mais j’attendais mieux de toi ». Des attitudes comme « 10 sur 10, c’est normal ! Mais pas question que tu aies un 8 sur 10, ça veut dire que ne travailles pas assez, que tu n’en fais pas assez, on attend mieux de toi… »

L’enfant qui aura  entendu ces messages et les aura intégrés ira vers deux possibilités d’interprétation: soit il n’y arrivera jamais et donc laissera tomber parce que de toutes façons, ses parents ne pourront pas l’aimer inconditionnellement, soit il tentera de devenir « parfait », parce que sinon ses parents ne l’aimeront plus. Dans les deux cas, l’enfant ressentira une estime de lui abîmée car la perfection étant inatteignable, il grandira et se forgera avec une insatisfaction perpétuelle de ce qu’il fait et de qui il est. Il redoutera souvent/toujours le regard critique de ses pairs et de ses patrons, qui eux, seront extrêmement satisfait de ses prestations.

Le « sois parfait » n’étant pas conscient du niveau de la qualité de ses prestations risque de ne pas demander de rétribution proportionnelle à son travail. C’est bien pour un patron, moins le travailleur.

Ses qualités ? Il ne supporte pas l’imperfection, l’à peu près, l’incompétence, le non fini, etc. Si le perfectionnisme ne le bloque pas, il est sage, il est intéressé par les objectifs et les solutions, il possède une excellente moralité avec des normes et des valeurs élevées. Il est compétent en matière d’organisation ou de procédures…

Ses défauts ? Si le perfectionnisme est bloquant chez lui, il se montre extrêmement critique, dogmatique et même fanatique. Il faut toujours améliorer, son niveau d’exigence est tel qu’il peut décourager ou démotiver ses collègues, il se perd dans les détails. Il déprime par autocritique. Il se concentre sur le « comment faire » bien plus que sur le « quoi faire ».

Dans sa forme positive, le perfectionnisme permet d’atteindre de grandes réalisations, de garder persévérance face aux obstacles, ténacité pour atteindre des objectifs de qualité.

Dans sa forme négative, le perfectionnisme ouvre la voie à la procrastination: tel ouvrage n’étant jamais parfait ne sera pas rendu dans les délais impartis, voire ne sera pas remis du tout. Il permet également l’auto-dépréciation: je n’atteins jamais le niveau requis, ce n’est jamais assez bien, comment puis-je ne pas atteindre mon objectif (que j’ai placé trop haut évidemment) ? … Anxiété, faible estime de soi, dépression, épuisement, voilà quelques risques liés à la forme négative du perfectionnisme.

Voyons ce qu’il en est de la réorientation professionnelle.

Les démarches idéales de la réorientation professionnelle, une fois que l’on sait ce qu’on veut, sont :

  • faire un bilan de compétences
  • se donner les moyens d’acquérir les compétences manquantes
  • écrire un CV et l’envoyer
  • se présenter à un entretien d’embauche

Vous voyez ce qui va empêcher un perfectionniste d’aller vers son projet ?

  • Son bilan sera toujours moins brillant que la réalité ne le démontre. S’il ne se fait pas aider d’une personne objective pour l’aider à voir la réalité, il ne verra pas ses compétences.
  • Les compétences manquantes lui sembleront toujours manquantes, il n’en aura jamais assez pour se lancer dans un nouveau projet.
  • Son CV ne sera jamais assez bien écrit, ni assez fourni, ni assez bien rédigé… et il ne sera pas envoyé. Son réseau ne sera jamais le réseau idéal, et puis lui ne sera jamais assez bien pour se présenter aux autres.
  • Et à la phase de l’entretien d’embauche, le perfectionniste ne sera jamais assez préparé, assez à la hauteur, assez confiant.

Quelles solutions ?

Se donner des objectifs raisonnables, se faire aider par des personnes objectives, professionnelles ou non, s’arrêter pour se récompenser de TOUT ce qu’on a réussi et terminé, se faire des compliments lorsqu’on a réussi, apprendre à donner des compliments aux autres, utiliser la règle du 20/80: je donne 20 % d’efforts pour 80% de l’objectif. Peut-être n’est-il pas utile de donner 80% d’efforts pour les 20% qui restent par rapport à l’objectif ? Surtout quand l’objectif est établi par un perfectionniste.

Et vous, où en êtes-vous ? Etes-vous perfectionniste ? Cela vous joue-t-il des tours ? Quelles solutions mettez-vous en place pour contrer votre travers ?  Laissez-nous vos commentaires !

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