Etude de cas : Savoir ce dont on ne veut plus, pas si simple.
Il y a deux façons de choisir un objectif : soit on le choisit en échappant à ce dont on ne veut pas – objectif par défaut,soit on le choisit par enthousiasme et motivation en sachant ce qu’on veut – objectif de réussite.
J’ai rencontré Stéphanie hier. Ancienne responsable de formation pour une chaîne de magasin, elle a été licenciée il y a un mois après 17 ans de travail dans l’enseigne, au terme d’une période difficile d’épuisement et de désaccord avec la nouvelle direction. Stéphanie est dans ce qu’elle appelle une « période de reconstruction » qu’elle espère brève et éclairante pour savoir très rapidement ce qu’elle veut faire. Pour l’instant elle est dans le flou le plus complet. Elle sait ce dont elle ne veut plus. Attention ! Savoir ce dont on ne veut plus n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît.
Parce que la situation dont on vient de sortir nous fragilise, parce que nous sommes encore imprégnés de nos souffrances au travail, parce que notre tête est trop remplie et confuse, il est parfois compliqué de se poser les bonnes question pour savoir si ce dont on ne veut plus est seulement une réaction à ce qu’on vient de vivre ou si c’est un choix bien pensé.
Pour savoir si ce dont on ne veut plus nous mène vers un objectif par défaut ou de réussite, une réflexion est à poser : suis-je en réaction à ce qui s’est passé récemment qui fait que j’ai quitté/envie de quitter l’entreprise – facteur externe? Est-ce que ce que j’ai appris de moi me permet d’affirmer que je ne veux plus de la situation – facteur interne?
Ainsi Stéphanie me dit :
- Je ne veux plus travailler sur un plateau avec des collègues.
Depuis que son nouveau directeur est arrivé, l’ambiance s’est profondément dégradée (facteur externe) et a rendu le travail difficile en plateau. La question est : et si le directeur travaillait dans un autre espace, est-ce que le plateau serait encore apprécié de Stéphanie ? Par ailleurs une analyse de personnalité montre que Stéphanie est extravertie, et que travailler en bureau fermé ne lui conviendrait pas. Elle a besoin d’entendre des voix et de voir du mouvement autour d’elle. Aussi son choix de ne plus travailler sur un plateau n’est pas le bon.
- Je ne veux plus devoir mener des actions contraires à mes valeurs.
Une prise de conscience de ses valeurs (facteur interne)a amené notre directrice de formation à ne plus vouloir les sacrifier au nom de la rentabilité ou d’autres raisons. C’est probablement un choix solide qui la mènera vers un objectif de réussite.
- Je ne veux plus travailler comme salarié.e.
L’épuisement dû à un management inadéquat l’amène à penser qu’indépendante, elle pourra choisir ses clients. Mais un bilan de compétences et de motivation (facteur interne) montre clairement que le statut d’indépendant ne lui convient pas étant donné le stress induit par le manque de sécurité. Il est donc plus que probable que son choix du statut d’indépendant soit une réaction à la situation pénible qu’elle vivait et ne reflète pas son besoin réel.
En conclusion : savoir ce qu’on ne veut plus mérite qu’on prenne un peu de temps à y réfléchir, surtout lorsqu’on sort d’une situation professionnelle chaotique. C’est un premier pas important pour aller vers ce qu’on veut et choisir son objectif de réussite.